Nature
Les programmes de restauration fonctionnelle du rachis ont pour vocation d’éviter qu’une lombalgie installée depuis plusieurs mois voire plusieurs années ne se transforme en un handicap par immobilisation du dos et perte d’activité. Ils visent à retrouver la mobilité du dos pour permettre une activité quasi normale.
Ils sont destinés aux patients qui sont en train de transformer une lombalgie commune en handicap plus ou moins définitif. Ce sont des programmes énergiques qui visent à les sortir d’une impasse.
Ils agissent sur l’ensemble des mécanismes qui sinon entraînent vers l’invalidité :
- déconditionnement physique,
- facteurs psychosociaux individuels ou relatifs au milieu de travail,
- facteurs socio-économiques.
Ils sont réalisés dans le cadre d’un service ou d’un centre de rééducation fonctionnelle.
Contenu du programme
Ces programmes comportent trois parties :
- l’évaluation du patient,
- un entrainement physique,
- un apprentissage intellectuel et comportemental.
L’évaluation du patient porte sur ses capacités physiques, mais aussi sur les conséquences psychologiques et sociales de sa lombalgie. On détermine ainsi les exercices de réadaptation adaptés, les comportements à modifier et l’éventuelle nécessité d’un soutien psychologique.
L’entrainement physique est actif et intensif. La kinésithérapie passive (le kinésithérapeute exerce certains muscles ou articulations) n’est pas utilisée. C’est au patient de faire l’effort de pratiquer des séries d’exercice de musculation ou d’assouplissement. Cette phase requiert une forte motivation personnelle.
L’apprentissage intellectuel et comportemental permet de connaître les mécanismes de l’activité corporelle (dont la colonne vertébrale) et de la lombalgie, et de savoir en tirer partie pour retrouver une activité normale.
Qui est concerné ?
- absence confirmée d’indication chirurgicale,
- caractère volontaire de la participation au programme,
- incapacité de travail de minimum 4 mois après l’épisode aigu.
Il est important d’insister sur la volonté indispensable pour de suivre un programme :
- qui va remettre en question comportements et convictions,
- qui n’est ni facile ni agréable,
- mais qui a l’immense qualité d’être efficace.
La prise en charge ne doit donc pas intervenir trop tôt mais il semble aussi qu’il ne faille pas qu’elle intervienne trop tard : des résultats récents montrent que la probabilité d’un résultat favorable est meilleur pour des patients en incapacité de travail depuis 4 à 8 mois qu’avec des patients en incapacité depuis plus de 18 mois.
Il apparaît que ce type d’actions de réinsertion des lombalgiques chroniques a une efficacité supérieure aux traitements classiques. Les résultats obtenus dans différents pays montrent que la plupart de ces programmes intensifs et pluridisciplinaires ont permis de prévenir (ou d’inverser) l’installation d’une invalidité en favorisant d’une façon significative la reprise du travail chez des lombalgiques chroniques.
Efficacité
L’efficacité a été montrée si les patients correspondent aux indications de ce type de programme, notamment si les patients sont volontaires et motivés pendant toute la durée du programme.
Les résultats, après 3 semaines à 3 mois de programme, sont les suivants :
- augmentation significative des capacités physique,
- de 75% à 85% de retour au travail (après de 1 à 5 d’incapacités au travail),
- faible réduction de la douleur.
Ces programmes ne sont pas axés sur la douleur mais sur la reprise d’une vie normale et la réinsertion professionnelle.
Comment accéder à un tel programme ?
C’est votre médecin traitant qui doit déterminer si un tel programme peut vous apporter une aide.
Il vous mettra alors en relation avec un service de rééducation fonctionnelle dans un établissement de santé (hôpital, clinique) ou un centre de rééducation fonctionnelle.