Lombalgie et stress


Nature du stress Les conséquences du stress Le stress et la lombalgie Les niveaux de stress Comment lutter contre le stress ?

Nature du stress

Définition du stress

Le stress survient lorsqu’il y a déséquilibre entre les perceptions des contraintes imposées par son environnement comparées à ses propres ressources.

Banlance ressources propres et contraintes environnementales

Exemples :
« Je devrais travailler (pour gagner ma vie ou tenir ma place dans la société), mais mes douleurs m’en empêchent ».
« Mes amis me proposent de sortir avec eux mais je n’ai envie de rien à cause de la lombalgie ».

Stress utile ou nuisible

Il y a deux types de stress :

  • Le stress aidant, qui pousse à faire des efforts pour adapter ses ressources aux contraintes, il est bénéfique et fait progresser.
  • Le stress nuisible, lorsqu’il est trop fort, le stress a des conséquences physiologiques et psychologiques qui diminuent nos ressources, il gêne l’action et s’aggrave par lui-même.

Les conséquences du stress

Principe

Les conséquences du stress varient selon les personnes. Toutefois, chaque personne répète souvent les mêmes conséquences d’un épisode de stress à l’autre.

Ainsi, une personne qui en cas de stress aura plutôt des sueurs, des diarrhées, des problèmes d’élocution et une tendance à manger plus et boire de l’alcool, reproduira ces mêmes signes à chaque période de stress élevé.

Ces signes peuvent même être pour elle le moyen de savoir qu’elle est en période de stress élevé.

Conséquences physiques

Les conséquences physiques varient d’une personne à l’autre, les plus courantes sont :

  • essoufflement, hyperventilation (la personne respire vite et fort),
  • tachycardie (palpitations cardiaques),
  • crampes, tremblements,
  • fatigue, épuisement rapide,
  • sueurs, déshydratation,
  • hypersensibilité à la douleur,
  • constipation ou diarrhée,
  • rougeurs cutanées…

Signes psychologiques ou émotionnels du stress

Conséquences psychologiques

Les conséquences psychologiques ou émotionnelles peuvent être :

  • des difficultés à réfléchir, à se concentrer et à être attentif,
  • des difficultés à prendre des décisions,
  • de l’anxiété,
  • une perte d’intérêt pour des activités auparavant appréciées,
  • une baisse de l’aptitude à ressentir du plaisir,
  • une incapacité à maîtriser la parole : mutisme ou parole incontrôlée (le patient parle sans arrêt),
  • un sentiment de frustration.

Conséquences comportementales

Le stress peut modifier le sommeil (insomnie notamment) et l’appétit, ou conduire à une consommation importante d’alcool.

Par ailleurs, on peut aussi constater, en cas de stress, la répétition de gestes inutiles, de l’agitation ou de l’hyper-activité.

Le stress et la lombalgie

Un stress souvent élevé

La lombalgie est une situation favorable au stress nuisible, voire à un stress nuisible élevé.

Les capacités du patient lombalgique sont diminuées, du fait de sa douleur mais aussi des comportements dus à la lombalgie : isolement social, sentiment de fragilité, sédentarisation…

Des situations auparavant non stressantes (car faciles à gérer) deviennent une cause de stress à cause de la lombalgie :

  • assurer les tâches de son emploi,
  • participer à une activité sportive ou un loisir actif (jouer au ballon, faire une marche…),
  • bricoler, jardiner, participer aux tâches ménagères,
  • voyager, …

Conséquences sur la lombalgie

Certaines conséquences du stress (anxiété, dépression, insomnie, difficulté à prendre des décisions…) diminuent les capacités du patient lombalgique à faire face aux situations difficiles, notamment celles dues à la lombalgie : réagir face à la douleur, conserver une vie professionnelle, sociale et affective, se remettre en question et changer ses pratiques…

Enjeux et objectifs

Un stress élevé accélère donc l’évolution vers l’incapacité. C’est pourquoi un patient lombalgique doit pouvoir analyser son stress, détecter des périodes de stress élevé et contrôler son stress pour le maintenir à un niveau bas.

Les niveaux de stress

Principe

Le stress se manifeste par 3 étapes de gravité croissante : alarme, résistance et épuisement.

Le stress aigu

Il correspond généralement à un stress inattendu, de courte durée, aux conséquences limitées dans le temps.

« Au travail, en soulevant un carton de 10kg, une douleur violente apparaît au bas du dos ».

L’organisme mobilise instantanément ses défenses pour s’adapter d’urgence aux besoins de la situation : contracter ses muscles (c’est fait inconsciemment), poser le carton (voire le laisser tomber si le stress est très fort), s’asseoir, exprimer sa douleur…

Lors de ce stress violent, l’organisme libère de l’adrénaline dans le sang. Cela augmente le rythme cardiaque, la tension artérielle, le niveau de vigilance et la température du corps.

La phase de fatigue

La phase de fatigue correspond à la répétition de phases de stress aigu, auxquelles le patient a de plus en plus de mal à faire face.

Le stress s’installe sous sa forme chronique, se manifestant par une fatigue permanente.

« J’ai mal au dos tous les matins ou en fin de journée, je me sens fatigué, j’ai du mal à récupérer… ».

La phase de fatigue

La phase de résistance

Le stress continuant, un mécanisme de défense se met inconsciemment en place, mélangeant désillusion et agressivité. Le patient se révolte contre son environnement. La fatigue initiale disparaît pour être remplacée par de l’agressivité.

« De toutes façons, tous ces médecins sont nuls, personne ne me comprend et rien ne me guérit ».

La phase d’épuisement

Lors de cette phase, aussi appelée  » burn-out « , le patient a le sentiment d’être « consumé, brûlé de l’intérieur « . Le patient ne peut pas atteindre ses objectifs, il est dans une impasse complète.

Cette phase se traduit par une apathie généralisée, caractérisée par le détachement et le renoncement, et menant à l’isolement tant professionnel, social qu’affectif.

Les conséquences du stress peuvent être sévères : dépression, troubles psychologiques, incapacité au travail, repli sur soi… Cette phase nécessite généralement une aide extérieure médicale.

« Je ne guérirai jamais, personne ne peut rien pour moi, je ne veux plus me battre… ».

Comment lutter contre le stress ?

Principe

Mieux gérer son stress ne veux pas dire « faire toujours bonne figure ».

Gérer son stress c’est avant tout analyser ses contraintes, ses problèmes, ses objectifs, ses moyens, et trouver des solutions pour atteindre ses objectifs ou résoudre ses problèmes avec ses moyens.

Sollicitez les autres

Votre entourage (famille, amis, collègues, médecin ou autres soignants) peut être un bon allié pour sortir d’une situation stressante.

N’ayez pas peur de déranger, de gêner les autres.

Tout d’abord, vos proches ont besoin de vous aider. L’impuissance qu’ils peuvent ressentir face à votre souffrance est frustrante pour eux. Si certains repoussent votre demande d’aide, c’est simplement que vous les considérez à tort comme des proches.

Ensuite, vous avez besoin d’eux. Il y a des situations dont on ne peut se sortir seul (stress en phase de burn-out par exemple).

Il est important d’apprendre à exprimer ses difficultés, accepter les conseils et l’aide proposée.

Détournez l’attention

Tout ce qui vous permet de détourner votre attention de la douleur diminue en général la perception de cette douleur et le stress associé.

En phase de douleur et de stress, mettez-vous à une activité intellectuelle ou physique (marchez, lisez, téléphonez ou rendez visite à quelqu’un, bricolez, cuisinez …). Ne restez pas à concentrer votre attention sur le douleur, cela ne ferait qu’en augmenter la perception et développer le stress associé à cette perception.

Ceci est vrai pour la lombalgie, comme pour toutes les autres douleurs.

Activité intellectuelle

Faire face au stresseur

Il s’agit d’une méthode pour faire face à une situation stressante qui se répète, afin de pouvoir diminuer à l’avenir le stress créé par cette situation.

Pour chaque situation identifiée, les étapes sont les suivantes :

  • 1/ Définir une situation de stress élevé.
  • 2/ Lister toutes les méthodes possibles, quel que soit leur degré de pertinence, pour diminuer le stress.
  • 3/ Pour chacune des méthodes, évaluer leurs avantages et leurs inconvénients.
  • 4/ Choisir une méthode.
  • 5/ Établir un planning des actions à accomplir pour mettre en place cette méthode.
  • 6/ Évaluer les résultats obtenus : le stress a-t-il diminué ?

Tableau résumant les 6 étapes 

Organisez votre temps

En phase de stress très élevé, vous pouvez avoir le sentiment d’être submergé par les tâches à accomplir.

L’organisation de votre temps consiste à décrire l’ensemble de vos tâches de la journée puis à :

  • en différer certaines (elles peuvent attendre demain),
  • en déléguer d’autres (d’autres peuvent les faire à votre place),
  • garder pour vous que ce que vous pensez pouvoir accomplir.

Une fois votre stress diminué, vous pourrez progressivement vous reprogrammer certaines tâches si vous le désirez.