Dépistage de la lombalgie ?


Les anomalies anatomiques Comment leur connaissance aggrave la lombalgie Intérêt de leur dépistage ?

Les anomalies anatomiques

Nature

Ces causes sont visibles grâce à l’imagerie (radiographies, scanner…).

Les principales causes sont :

  • les hernies ou protrusions discales : le disque présente une excroissance ou un « gonflement » latéral.
  • les becs de perroquet : excroissances osseuses liées à l’arthrose.

Ces éléments ont longtemps été considérés comme les responsables de la lombalgie. Ce n’est plus le cas aujourd’hui.

Effet sur la douleur

Effet sur la douleur

Des radiographies et des scanners ont été pratiqués sur des personnes ne souffrant pas de lombalgie. Plus de 20 % d’entre elles ont une hernie discale ! Ceci démontre que l’on peut avoir une hernie discale sans souffrir.

Inversement, de nombreuses personnes présentant un grave handicap dû à la lombalgie n’ont aucune lésion anatomique particulière.

Ceci signifie que la douleur mécanique est plutôt indépendante des anomalies anatomiques visibles.

Inversement, la présence d’une hernie ou de becs de perroquets perturbe le comportement du patient et, pour des raisons psychologiques et sociales, entraîne la lombalgie, souvent de façon irréversible.

Comment leur connaissance aggrave la lombalgie

Principe

La connaissance d’une anomalie anatomique provoque des comportements causes de lombalgie.

Ce n’est pas l’anomalie qui est douloureuse, mais ces comportements car ils provoquent :

  • un raidissement des structures vertébrales,
  • une baisse de l’activité,
  • une démotivation du patient.

Raidissement

La connaissance d’une anomalie anatomique provoque un raidissement des structures vertébrales.

Le patient a en permanence peur que son bec de perroquet ou sa hernie discale ne soient aggravés par un faux-mouvement, ne lèsent les tissus voisins, ou n’appuient sur un nerf proche. Il pense qu’en rigidifiant la zone atteinte, il évite une telle aggravation du mal.

Lors d’un effort, tout le travail et toutes les tensions sont reportés sur les zones voisines. Sur-sollicitées, celles-ci deviennent douloureuses : on assiste à une extension géographique de la douleur.

La zone douloureuse n’étant plus sollicitée, la pression sur les apophyses osseuses augmente, les muscles s’ankylosent, la vascularisation est moins bien assurée. On constate une aggravation locale de la lombalgie.

raidissement

Inactivité

La connaissance d’une anomalie anatomique entraîne une forte baisse de l’activité générale du patient atteint de lombalgie.

La plupart des activités entraînent en effet une douleur légère et momentanée des articulations mises en jeu, notamment si celles-ci étaient déjà douloureuses auparavant. En temps normal, cette douleur n’influe pas sur l’activité : « on a un peu mal, c’est normal, on pense à autre chose et cela passe après l’effort ».

La connaissance de cette anomalie anatomique amène à interpréter toute douleur comme un signal d’alerte de la hernie ou du bec de perroquet. L’activité est alors réduite pour éviter ces messages.

La baisse d’activité amène une lente perte des capacités physiques, un isolement professionnel et social, un enraidissement progressif de la colonne vertébrale. C’est la porte ouverte vers le handicap physique et social.

Démotivation

Un patient qui pense que la cause de sa lombalgie est anatomique reporte tout le travail de guérison sur le corps médical. Après tout, il ne peut lui-même intervenir sur son bec de perroquet ou sa hernie discale. D’où d’ailleurs une très forte demande de chirurgie, pour « corriger » le problème anatomique.

Ce patient n’assure plus sa part de travail nécessaire à sa guérison, notamment le maintien de l’activité et la gestion de la douleur. Le corps médical peut difficilement résoudre seul son problème. On est alors dans une impasse thérapeutique.

Démotivation du patient

Intérêt de leur dépistage ?

Le dépistage des anomalies anatomiques par imagerie devrait théoriquement être limité aux lombalgies :

  • que l’on suspecte être une lombalgie symptomatique (due à une maladie),
  • pour lesquelles une chirurgie est envisagée,
  • où la douleur s’aggrave et entraîne une incapacité importante.

Dans les autres cas, notamment dans les lombalgies non-invalidantes de moins de 3 mois, radiographies ou scanners sont déconseillés, parce qu’elles sont inutiles pour le traitement et risquent entraîner les effets néfastes décrits dans ce chapitre.

Dépistage chez le médecin