Lombalgie : quand l’entreprise paie l’addition

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Rédigé par Charline D. et publié le 6 mars 2017

La douleur lombaire est considérée comme le mal du siècle. Et pour cause, elle aurait fait souffrir, selon la 5ème enquête européenne sur les conditions de travail de 2010, 47 % des travailleurs au cours de cette même année. On estime même que dans certains pays, les coûts en résultant seraient proches de 1 % du PIB.

Tous concernés

Les lombalgies aiguës se traduisent par des douleurs invalidantes qui disparaissent dans la majorité des cas au bout de quelques jours et en moins d’un mois pour la quasi-totalité des personnes concernées.

Le mal au dos est considéré comme un problème de santé publique, principalement lié au fait de son extrême fréquence. Il touche, en effet, 60 à 70 % des salariés. On estime, d’ailleurs, que plus de 2 salariés sur 3 ont déjà ou sont encore confrontés à ce fléau. Ces chiffres élevés peuvent s’expliquer par de multiples facteurs liés au quotidien et au travail. Toutes les professions sont concernées. Cependant, il apparaît que dans certaines d’entre elles (conducteurs d’engin, manutentionnaires, etc.), les répercussions sont plus lourdes, avec des arrêts de travail plus longs et plus fréquents.

A savoir ! Les lombalgies sont en cause dans un arrêt de travail sur six.

L’INRS (Institut National de Recherche et de Sécurité pour la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles) précise que la durée moyenne des arrêts de travail impliquant un lumbago a presque triplé en 40 ans. Ainsi, plus de 3000 douleurs lombaires sont considérées comme maladie professionnelle chaque année.

Toujours selon l’INRS, le constat est lourd concernant les maladies professionnelles, avec une durée moyenne qui a triplé en 40 ans. Les entreprises en ressentent également l’impact puisque les maladies professionnelles représentent environ 8 millions de journées de travail perdues.

Prenons soin de notre dos

En l’état actuel des choses, la prévention des douleurs lombaires semble primordiale, au sein de chaque entreprise, pour enrayer ce phénomène douloureux en augmentation.

Coté réglementation, selon l’article L.4121-1 du Code du Travail, l’employeur se doit de préserver l’état de santé général de ses salariés. Autrement dit, il incombe à l’employeur de prendre les mesures nécessaires pour éviter tout risque d’accident ou de maladie professionnelle.

Concrètement, il faut :

  • Modifier l’activité (réorganisation, automatisation…) ;
  • Réduire la durée et l’intensité d’exposition;
  • Former les salariés aux risques potentiels et à la façon de les prévenir.

A savoir ! Arrêt de travail ne doit pas rimer avec ne rien faire. Il est nécessaire pour un lombalgique de rester actif afin de mieux guérir et d’éviter les récidives liées à une perte de mobilité. Selon divers arguments médicaux, il est également important de procéder à une remise en activité précoce de l’employé.

De manière plus générale, dans la vie de tous les jours, des actions préventives individuelles sont également réalisables dans le but de se protéger de la lombalgie aiguë. Ainsi, la pratique régulière de sport semble être la première mesure efficace. Attention cependant, à le faire dans de bonnes conditions, en pensant à s’échauffer en début et à s’étirer en fin de séance. De la même façon, il est important que l’effort soit adapté aux capacités de chacun.

Dans le même esprit préventif, une autre mesure importante est l’apprentissage des bonnes positions dans notre quotidien. À titre d’exemple, pour ramasser un objet par terre, il est conseillé de s’accroupir plutôt que de se pencher directement. Ainsi, tout un tas de conseils du même type peuvent être appliqués dans diverses actions quotidiennes.

Charline D., Pharmacienne


Sources :
INRS. Statistique. Mis à jour le 10 mars 2015
INRS. Lombalgie. Mis à jour le 16 mars 2015
Lombalgie aiguë. Ameli Santé. Mis à jour le 16 juin 2016