Prévenir le passage à la chronicité des douleurs lombaires

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Rédigé par Julie P. et publié le 28 mai 2019

Première cause d’arrêt de travail avant 45 ans, la lombalgie chronique est une douleur des vertèbres lombaires qui dure au-delà de trois mois. Dans une nouvelle recommandation, la Haute autorité de santé (HAS) met l’accent sur la stratégie à adopter pour éviter le passage à la chronicité de la lombalgie.

Lombalgie chronique

Les recommandations de prise en charge des douleurs lombaires aiguës

L’objectif de cette nouvelle recommandation? Diminuer les prescriptions et actes inutiles liés à la lombalgie et focaliser les moyens sur les patients présentant un réel risque de développer une lombalgie chronique.

84 % des français iront, au moins une fois au cours de leur vie, consulter un médecin pour des douleurs lombaires et 1 patient sur 5 bénéficiera d’un arrêt de travail. Cependant, seulement 3 à 6% de ces patients souffriront d’une lombalgie chronique.

Second motif de consultation médicale, « la lombalgie commune occasionne un trop grand recours à des actes inutiles  » selon la Haute Autorité de santé (HAS).

À savoir ! La lombalgie aiguë est soignée le plus souvent en 4 à 6 semaines. La lombalgie devient chronique lorsqu’elle dure plus de 3 mois.

Lorsqu’un patient vient consulter pour une douleur lombaire aiguës et ponctuelle, la HAS recommande aux praticiens de :

  • S’assurer qu’il s’agit bien de douleurs lombaires et éliminer toute autre pathologie grave sous-jacente (une douleur de type non mécanique, une infection, un symptôme neurologique étendu, une maladie inflammatoire, des antécédents de cancer, un usage prolongé de corticoïdes ou de drogues, des douleurs thoraciques) ;
  • Recommander de pratiquer une activité physique adaptée au patient;
  • Prescrire des antalgiques sur une courte durée ;
  • Consulter à nouveau le patient 2 à 4 semaines après la poussée aiguë ;
  • Encourager le patient à poursuivre son activité professionnelle ;
  • Rassurer le patient sur la disparition des symptômes dans les 6 semaines à venir et lui expliquer pourquoi une imagerie médicale n’est pas réalisée à ce stade de la maladie. « Il est important d’expliquer au patient l’absence de corrélation systématique entre les symptômes et les signes radiologiques  » précise la HAS.

Repérer les risques de passage à la chronicité

Lorsqu’un patient se plaint de douleurs lombaires, le médecin doit rechercher les facteurs qui risquent de faire basculer le patient vers une lombalgie chronique.

Ces facteurs sont :

  • la survenue d’une lombalgie récidivante (récidive de lombalgie un an après la première lombalgie aigüe) ;
  • Des problèmes émotionnels (dépression, anxiété, rupture amoureuse) ;
  • Des attitudes et comportements inappropriés (évitement ou réduction de l’activité, faible ‘implication dans le traitement) ;
  • des problèmes liés au travail.

Dans ce cas, la HAS recommande, à travers un arbre décisionnel, de proposer une kinésithérapie avec réalisation d’exercices à domicile. Si cette thérapie reste insuffisante et que le patient souffre sur une période supérieure à 3 mois, un médecin spécialiste du rachis, et, si nécessaire, un médecin du travail, doivent prendre le relais dans la prise en charge de lombalgie.

A ce stade, et dans le cadre d’un examen clinique plus approfondi, une imagerie par IRM ou scanner est recommandée. La prise en charge sera alors discutée au cas par cas : proposer une intervention chirurgicale, un programme de réadaptation pluridisciplinaire et éventuellement, une prise en charge dans un centre d’évaluation et de traitement de la douleur.

Enfin, la HAS rappelle que « la lombalgie chronique ou récidivante est à l’origine de nombreux arrêts de travail et peut conduire à une désinsertion professionnelle. (…) et que cette pathologie est devenue la première cause d’exclusion du travail avant 45 ans « .

Julie P., Journaliste scientifique

– Prévenir le passage à la chronicité de la lombalgie. Communiqué de presse. HAS. Consulté le 21 mai 2019.
– Lombalgie : prévenir la chronicité. Site Faire Face-Mieux vivre le handicap. C .Manoury. Consulté le 21 mai 2019.